Rez-de-chaussée et grand escalier

Rez-de-chaussée – L’Hôtel de Conny, élevé sur caves, comprend deux niveaux d’habitation noble, les combles étant aménagés pour la domesticité. L’entrée sous le porche donne accès par une double porte en plein cintre à un vestibule pavé d’un pavement à compartiments (dalles octogones blanches et cabochons de marbre noir) desservant symétriquement deux pièces de réception : salle à manger et petit salon. La salle à manger, au plafond à la française, présente une collection de faïences dont une riche série de patronymiques de Nevers. Dans le petit salon, la bibliothèque abrite le fonds musical ancien, composé d’ouvrages de musicologie et de partitions des XVIIIe-XIXe siècle. Le piano grand quart-de-queue est un Érard de 1908, et le piano droit, en ébène et bronze, est du facteur parisien Franck, vers 1850. Il a appartenu au duc de Morny. Au-dessus de la cheminée, portrait du ténor Charles-Vincent Damoreau (1793-1863), par Henri de Caisne (1799-1852).

L’extrémité du vestibule s’ouvre par une arcade en plein cintre sur la cage d’escalier (ill.). Au pied de l’escalier, deux autres portes ouvrent symétriquement dans les pièces de service du rez-de-chaussée dont la cuisine, qui possède encore sa grande cheminée de tradition gothique.

Le grand escalier – L’escalier monumental comporte trois volées et deux paliers intermédiaires. Deux grandes baies ouvrent côté est, clôturées par une grille à fers de lance. Le plafond de la cage d’escalier, qui culmine à 12 mètres, possède une coupole à lanterne, qui était originellement éclairée par de petites fenêtres ouvrant sur le toit.

L’escalier, en chêne, possède une rampe en ferronnerie (ill.). Celle-ci consiste en une alternance de grands panneaux symétriques (volutes inversées se rejoignant dans un médaillon central, probablement initialement meublé d’un chiffre), et de demi-panneaux ornés d’une seule volute. Les volutes, entourées d’anses de panier, s’inscrivent dans des cadres eux-mêmes raccordés au sommier et à la plate-bande d’appui de la rampe par quatre anses de panier inversées et par des médaillons plus ou moins ovalisés. Des cercles et des billes complètent l’assemblage. Les panneaux sont séparés par des pilastres symétriques organisés autour d’une flèche centrale, pointée vers le bas. L’amortissement de la rampe est formé d’une volute et d’un motif de trois feuilles. Magnifique ouvrage de serrurerie, la rampe témoigne des traditions françaises et particulièrement parisiennes du milieu du XVIIIe siècle, l’apparition du goût néo-classique du dernier tiers du siècle ne se décelant ici qu’au motif en flèche des pilastres

Sur le deuxième palier intermédiaire s’ouvre une porte dérobée menant à un escalier de service par lequel on accède aux six chambres des domestiques et aux greniers sous combles. Seule l’une des chambres, celle de la gouvernante, est dotée d’une cheminée et carrelée, les cinq autres sont parquetées. Le couloir du deuxième niveau et le grenier sont également carrelés. Un second niveau de grenier, planchéié, donne sous la charpente et permet d’atteindre le système de suspension de la lanterne de la cage d’escalier.

Le troisième palier dessert trois doubles portes, donnant accès aux différentes parties de l’étage noble.

 

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