L'étage noble

Les sols de l’étage sont couverts de parquets Versailles ou à chevrons, qui présentent, dans trois pièces, une étoile centrale marquetée à alternance de lames de chêne et de bois noirci au feu, imitant l’ébène. Les pièces sont généralement revêtues d’un lambris d’appui, seules l’antichambre et la chambre de parade étant entièrement boisées de panneaux de chêne non sculptés. La cheminée du salon de compagnie est en marbre, celle de la chambre de parade en pierre sculptée, deux carquois formant ses piédroits et un arc décorant son linteau. Les fenêtres possèdent des volets intérieurs.

L’étage noble comprend les pièces de réception et les chambres

Les pièces de réception

Trois pièces de réception se succèdent d’ouest en est, côté rue, occupant la totalité de la largeur du corps de logis de 1785. Le salon de compagnie (ill.) est la pièce la plus ornée. Son plafond est décoré d’une rosace centrale, en forme de marguerite, complétée par de discrets décors d’entrelacs de feuillage aux angles du plafond et au-dessus des fenêtres. Des trumeaux à décor d’appliques de bois doré sculpté de guirlandes et de nœuds occupent le dessus de cheminée et les entre-fenêtres.

Les murs sont tapissés de panneaux de soieries de Tassinari et Châtel, encadrés de larges baguettes à décor de perles, dorées à la feuille. Sur les murs figurent les portraits de Rameau (copie ancienne d’Aved) et de Lully (atelier de Mignard, ancienne collection Robert Manuel), et en face ceux du cardinal de Polignac et du cardinal Dominique de La Rochefoucauld, dernier abbé de Cluny. Le salon possède un mobilier d’époque Louis XVI, dont deux ensembles estampillés Julienne, ébéniste parisien établi en 1775 et dont la maison était encore active en 1805. Il abrite également un clavecin Dowd.

 Cette pièce est séparée du grand salon par la bibliothèque, qui compte environ 4 000 livres anciens. (ill.).

Le grand salon (ill.) devait être à l’origine la pièce de réception où le magistrat traitait des affaires. À son extrémité est, il comporte une grande niche de poêle dans laquelle a été replacé un poêle suisse monumental de 1766 provenant de Marguerite de Saint-Marceaux, illustre mécène musicale et salonnière parisienne. Cette niche est encadrée de deux doubles portes. À l’opposé, la double porte séparative de la bibliothèque est surmontée d’une demi-coupole qui crée une symétrie avec la niche du poêle. Renommée « salon des concerts » en raison de sa nouvelle destination, la pièce possède le demi-queue Pleyel de 1927 de Pierre Bassot, et permet la présentation d’une partie des collections musicales.

Les chambres

Du grand salon, une petite antichambre donne accès à une ancienne chambre transformée en salon de musique romantique (ill.) présentant, autour d’un grand piano à queue Pleyel de 1836, des souvenirs de Nohant et des œuvres d’Armand Queyroy (1830-1893), contemporain de Maurice Sand, graveur, illustrateur et collectionneur vendômois établi à Moulins dont il créa le premier musée. Une dernière chambre termine l’enfilade des pièces côté rue.

Les deux autres chambres donnent sur la cour.

Depuis le salon de compagnie, on accède à la chambre de parade ou chambre de Monsieur (ill.) par une antichambre. Elle présente un piano quart-de-queue Pleyel de 1878, qui fut celui des éditions musicales Heugel et comporte, sur sa table d’harmonie, la signature d’une trentaine des compositeurs et des interprètes qui se produisaient chez cet éditeur. Il est inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. La chambre de parade ou « chambre de Monsieur » occupe l’étage du porche et enjambe le passage des Augustins. Une inscription à la mine de plomb sous l’étagère d’un des placards de cette pièce indiquait : « placard de la chambre de Monsieur ». La chambre comportait, le long de son mur ouest, une alcôve, supprimée au XXe siècle et dont les portes ont servi à compléter les boiseries à l’emplacement anciennement occupé par le lit. Un grand lit à la Polonaise a été restitué à sa place. Les boiseries ont conservé, sous des repeints successifs aujourd’hui supprimés, leur peinture d’origine gris-vert. La pièce présente un petit pianoforte carré Érard de 1799 en état de jeu.

La chambre dite « de Madame » (ill.), communique avec la chambre de parade par un dégagement qui occupe l’angle de l’avancée de l’ancien hôtel dans la cour. Des peintures d’époque romantique entourent un piano carré Érard de 1843 en état de jeu.

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