La restauration

Pendant la Restauration, la veuve de Jean-François de Conny, Marie de Quirielle, occupe l’hôtel avec sa fille Clémence (dite Clémentine), et l’époux de celle-ci, le marquis Julien de la Roche qui l’a épousée en 1813. Des correspondances nous indiquent qu’ils vivent là en 1819 et 1820. Une facture du quincailler Bruel à Moulins établie le 15 décembre 1818, et une autre du 30 juin 1819, adressées à « M. Delaroche à Moulins », comportent l’achat de crochets, poignées et pitons de contrevents qui pourraient donner une indication sur l’époque à laquelle on a ajouté aux façades sur rue et sur cour des volets à persiennes au premier étage. En effet, les fenêtres de l’étage ne comportent pas de feuillure et n’étaient donc pas prévues (contrairement à celles du rez-de-chaussée) pour recevoir de contrevents, l’espacement des fenêtres imposant de surcroît le chevauchement inesthétique de ceux-ci une fois ouverts. L’ensemble des contrevents à persiennes a été déposé par Pierre Bassot après 1996.

D’autres travaux, plus importants, ont eu lieu à cette période dans l’hôtel. Ils sont mentionnés dans un mémoire non daté intitulé : « Etat des dépenses que j’ai faites pour mes enfants depuis quatre ans ». Le mémoire, qui mentionne le nom de M. de La Roche, est forcément postérieur à 1813. On n’y reconnaît pas l’écriture de Jean-François, et son auteur pourrait bien être sa veuve. En effet, il indique, pour chaque dépense, une part de moitié incombant aux enfants, ce qui signifie qu’il doit être antérieur au partage de la communauté des biens issus de la succession de Jean-François, partage qui s’établira en 1824 (voir plus loin). On pourrait raisonnablement penser que ce document couvre, soit la période qui suit immédiatement la mort de Jean-François de Conny donc les années 1818 à 1821, soit les quatre années qui précèdent le partage, de 1821 à 1824. Ces travaux sont ainsi décrits :

« Réparations pour la maison que j’habite 1° plafonné le dessous du portail 2° avoir fait mettre le petit sallon à neuf 3° avoir fait refaire les deux antichambres du haut et la chambre du fond tant pour la peinture que pour les plafonds, plus avoir fait faire ma chambre à coucher le tout faisant la somme de neuf cent francs dont moitié est de quatre cent cinquante francs. »

Un peu plus loin est ajouté :

« Pour réparations au cabinet du jardin et pour le parquet du même cabinet deux cent cinquante francs dont moitié est de cent vingt-cinq francs ».

Il est également question d’une dette envers M. Irland et de réparations faites à sa maison. Or, Irlan est le nom d’un locataire de l’hôtel de Conny en 1806.

Lors du partage de la communauté de biens entre la veuve de Jean-François de Conny, Marie-Simon de Quirielle, et ses trois enfants survivants (Jean-Baptiste, sous tutelle ; Clémence, autorisée par son mari Julien de La Roche ; et Félix), réglée par acte du 11 mars 1824, sa veuve conserve la terre de Villars à Villeneuve-sur-Allier et « une maison sise à Moulins rue de Bourgogne occupée par Mr Bonarme ». On doit en conclure que l’hôtel était, en partie ou en totalité, loué à cette date.

C’est probablement à l’époque des La Roche que le corps de logis sur la rue de Bourgogne est prolongé et achevé, portant la façade à la longueur remarquable de près de 35 mètres. Bien que le parti soit homogène et que la façade ne laisse deviner aucune trace de reprise, l’examen des caves permet d’affirmer que la dernière travée de l’hôtel vers l’est est de construction plus récente que les autres.

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